Rédigé le : 19 Juillet 2019 Par : Melchior Burin des Roziers
L’île de Ré a connu des centaines de naufrages dans son histoire. La mer est parfois cruelle avec celles et ceux qui s’y risquent… Voici quelques histoires de navires qui ont chaviré au large des côtes rétaises.
Pour commencer, voici une histoire qui va vous surprendre et vous montrer que si la mer peut être dangereuse pour les marins, les hommes le sont tout autant !
Au Moyen-Age, quand un navire échouait sur une côte, son épave devenait alors la propriété du seigneur des lieux. On appelait cela “le droit de bris”. Longtemps, cette coutume fut reprise par les paysans des côtes atlantiques.
C’est ainsi que sur l’Île de Ré, certains paysans qui ne manquaient pas d’imagination, avaient pour idée de pendre des lanterne au cou des ânes. En effet, la lumière oscillait de telle sorte qu’en pleine nuit, les marins au loin pouvaient aisément la confondre avec celle d’une bouée au milieu des flots. De ce fait, ils accostaient sur les plages sans le vouloir et se retrouvaient dépouillés de leurs biens puis assassinés.
Ce pillage traditionnel a donné lieu à l’expression “faire tanguer l’âne”. On raconte que de nombreux marins rétais périrent sur les rivages de l’île et que des mères qui avaient fait tanguer l’âne, retrouvaient les cadavres de leurs fils rejetés par les flots.
Naufrage de L'Afrique
C’est l’un des plus grands drames maritimes de l’Histoire de France.
Le 9 janvier 1920, le paquebot Afrique, commandé par Antoine le Dû, quitte Bordeaux pour rallier Dakar, avec 602 passagers à son bord. La météo n’est pas bonne et un début d’incidents oblige l’équipage à mettre le cap sur le port de la Pallice (La Rochelle) deux jours plus tard.
Mais à 7 heures du matin, le navire part à la dérive et le commandant le Dû demande du secours par radio. A 14 heures, le Dû apprend que les deux remorqueurs Cèdre et Victoire, tant attendus, n’ont pas pu dépasser l’Île d’Aix à cause du mauvais temps…. Dernier espoir : Le bateau-feu de Rochebonne. Il est 18 heures et L’Afrique dérive seul en mer, sans électricité. L’eau est en train de monter dans le navire, envahissant toutes les machines ainsi que la chaufferie. Mais que fait le Rochebonne ?
22 heures… L’Afrique et le Rochebonne entrent en collision. Le Rochebonne finit par être englouti par les fonds marins. A 3 heures du matin, le dernier signal radio émis par L’Afrique : “Je sombre !... Suis exactement entre les Roches des Barges, le ban de Rochebonne et les Baleines à la pointe de l’île de Ré”. Le paquebot se disloque. Certains ont déjà pris le risque de monter sur des canots de sauvetage en pleine tempête, d’autres restent sur le paquebot à prier avec les missionnaires et Monseigneur Jalabert. Fidèle à son honneur, le commandant reste à bord jusqu’à la fin.
Sur 602 passagers, on compte seulement 34 survivants. Occultée par l’actualité du pays en raison des grands événements de l’époque, cette grande tragédie reste relativement oubliée par l’histoire.
La légende raconte que l’évêque Monseigneur Jalabert avait placé des bijoux et des lingots d’or dans la cale de L’Afrique, un hypothétique trésor que personne n’a jamais retrouvé.
Une épave du XVIIIème siècle ressurgit au large de Ré
Les Rétais ne sont pas au bout de leurs surprises ! Un vieux navire est retrouvé au fond de l’eau du côté de Saint-Clément-des-Baleines.
Un jour d’été 2016, Eric Le Gall part faire de la pêche sous-marine. Sur une petite plage à seulement 7 mètres de fond, il découvre alors 7 canons à la surface du sable. C’est le début d’une grande découverte. Les recherches sont lancées et la chasse au trésor va prendre du temps. Après des dizaines d’heures de plongée, des équipes de chercheurs remontent des objets à identifier : la cloche du navire, un bougeoir presque intact, des boulets de canon et des balles de mousquet, une cuillère, des grains de café, trois pièces de monnaie… Au fil des mois, le portrait robot du bateau se dessine.
Pour l’heure, on croit pouvoir affirmer qu’il s’agirait d’un navire marchand (probablement français) de la fin du XVIIIème siècle et qui faisait du commerce transatlantique depuis son port d’attache de La Rochelle. Il pourrait aussi s’agir d’un navire corsaire ayant reçu l’autorisation royale d’aller attaquer des bateaux ennemis.
Chaque été, les fouilles reprennent. Nous en saurons bientôt davantage sur ce mystérieux spécimen qui ressurgit du passé et des fonds marins avec notre histoire maritime.
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